Interview de Magdalena Chaland, life coach aux Etats-Unis

Aujourd’hui, j’inaugure une nouvelle rubrique : les interviews d’interlocuteurs francophones vivant aux États-Unis et intervenant de près ou de loin dans le domaine de la santé et du bien-être.
Je commence par l’interview de Magdalena Chaland. Elle est life coach et nous décrit aujourd’hui ses activités et son parcours.
Parce-que Santé rime aussi avec bien-être et que le bien-être provient aussi du fait de se sentir à sa place, bien dans sa peau dans cette vie d’expatrié dans un pays étranger.
Petit update : Magdalena va sortir un livre à la rentrée 2015, sur les ressorts psychologiques de l’expatriation.
Vous pouvez la retrouver sur son site : Intelligence-Nomade
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1/ Présentation :
Je m’appelle Magdalena Chaland, je suis life-coach, et je vis en Californie depuis 10 ans. Je travaille avec la communauté francophone vivant à l’étranger, partout dans le monde. Mes clients sont principalement les conjoints d’expatriés, mais également depuis peu des enfants adolescents.
2/ Parcours :
Je suis psychologue, diplômée de l’Université Paris V en Conseils Psychologiques (anciennement DESS). J’ai également obtenu une licence de Sociologie de la Culture et de la Communication à la Sorbonne.
J’ai complété ma formation aux États-Unis par l’étude du coaching coactif, de la PNL, et de différents indicateurs de talents et de personnalité.
Je suis passionnée par les problématiques d’ajustement culturel et les crises identitaires individuelles, notamment lors de grands changements de vie comme une installation à l’étranger. Étant née en France de parents sud-américains, je suis moi-même multiculturelle, et cela m’a permis d’être bilingue franco-espagnol dès mon plus jeune âge, et surtout d’avoir une grande ouverture au monde.
3/ Qu’est-ce qu’un life coach / comment aide-t-il ?
Le « life-coaching », ou « coaching personnalisé », est un accompagnement en vue d’obtenir la réalisation de certains objectifs, qu’ils soient personnels ou professionnels, ou bien pour se sentir plus en accord avec soi-même et plus épanoui.

Le coach mobilise toutes les ressources de son client, c’est-à-dire ses aptitudes, ses expériences, sa motivation, ses désirs et ses connaissances. Il identifie aussi les freins et clarifie les projets. Personnellement j’utilise ma connaissance de la psychologie des comportements, de la personnalité, et de la gestion des émotions pour aider au mieux mes clients à atteindre leurs objectifs.

4/ Stress des expatriés à leur arrivée dans un pays étranger ? Plus particulièrement les femmes accompagnatrices ?
A son arrivée dans un pays étranger, l’expatrié éprouve un large éventail d’émotions qui peut aller de l’excitation à une véritable détresse physique et émotive. Il s’agit du « choc culturel » qui se déroule en différents stades lors de la première année. Au début, plongé dans un environnement qu’il ne maîtrise pas encore, et que parfois il ne comprend pas, le migrant doit recréer des habitudes, retrouver des repères de vie quotidienne, et reformer son réseau relationnel. Stress et désorientation deviennent facteurs d’anxiété. Les réactions de stress sont le plus souvent liées au besoin d’adaptation psychologique et physiologique, ce qui peut déboucher à un « épuisement cognitif ».
Les sources de stress sont par exemple :
  • les efforts de compréhension linguistique et culturelle,
  • les relations socio-professionnelles à construire,
  • un sentiment de perte des repères et de confusion,
  • un sentiment d’abandon et de séparation vis-à-vis des proches,
  • la perte d’une certaine maîtrise de sa vie,
  • un sentiment de vulnérabilité teinté d’agacement et de frustration avec la peur de faire des maladresses,
  • une inquiétude pour les enfants,
  • une peur pour la sécurité et la santé dans certains pays, etc.

L’un des problèmes de l’expatriation est aussi le mal du pays qui peut ronger l’individu, en proie à une forte nostalgie, des pensées obsédantes et idéalisées sur son pays d’origine, associé à un manque d’intérêt ou même un rejet pour le pays d’accueil. L’intégration et l’adaptation peuvent alors être freinées, ralenties, ou même rendues impossibles, ce qui provoquera un échec de l’expérience de l’expatriation.

Pour les conjoints qui accompagnent, mais aussi pour l’ensemble de la famille qui suit le projet professionnel de l’expatrié, un travail d’ajustement complexe se met en place. Chacun doit retrouver sa place au sein de la nouvelle société, mais aussi au sein de la famille. S’il y a perte de travail en s’installant à l’étranger, une impression de vide de sens peut apparaître et fragiliser l’auto-appréciation du conjoint suiveur. Se créer un projet personnel permet de se sentir à nouveau actif et indépendant, ne plus être suiveur mais acteur à part entière.
5/ Comment peux-tu les aider ?
A travers le coaching des stratégies d’ajustement vont être développées, ainsi que des solutions pour gérer les difficultés.
Au niveau individuel : un travail de reconnexion avec soi-même s’effectue, ce qui contribue à renforcer l’estime personnelle. Les valeurs, les envies, les besoins, les talents sont clarifiés.
Une gestion des réponses émotionnelles passe par un travail de prise de recul et par la reformulation des situations anxiogènes sous différents angles. La mise en place de projets personnels et/ou professionnels devient une priorité.
Au niveau situationnel : On cherchera à réduire les conditions environnementales stressantes par un ajustement interculturel qui permettra de mieux comprendre et accepter les nouvelles conditions de vie.
Le coaching est un soutien vers un meilleur bien être qui permet une meilleure intégration dans le nouvel espace de vie. Par une écoute bienveillante et empathique, par des questions qui stimulent la réflexion, par la sollicitation et des engagements dans des actions, et surtout par un support sans jugement, j’accompagne les nouveaux migrants dans ce travail d’ajustement et d’épanouissement personnel.
6/ Est-ce que le moral et le mental peuvent interférer sur la santé ?
Certains symptômes classiques propre à la migration, comme le stress, le manque d’assurance, les doutes, un abattement psychique ou bien au contraire une grande excitation, peuvent entraver la santé physique et mentale.
Un stress omniprésent peut provoquer une hausse des taux de glucose, de triglycérides et de cholestérol dans le sang, ce qui favorise l’apparition de possibles maladies cardiovasculaires. L’hypothalamus est également suractivé, ce qui entraîne une augmentation des réactions anxiogènes et dépressives, ainsi qu’une dégradation de la mémoire et des capacités d’apprentissage. L’organisme global s’épuise et devient moins résistant au niveau immunitaire. Psychologiquement, c’est aussi un syndrome d’épuisement général qui apparaît. C’est ce qu’on nomme le « burnout ».
Des préoccupations obsédantes et anxiogènes fatiguent physiquement mais aussi psychiquement, ce qui donne lieu à certaines réactions émotionnelles disproportionnées, une perte de mémoire ou des troubles du sommeil.
A un stade plus avancé, les troubles de la personnalité qui peuvent naître de la migration sont des troubles de l’orientation, des troubles de l’humeur, une impression de vide intérieur, un sentiment de dépersonnalisation où l’individu ne se reconnaît plus lui-même, une nervosité, un repli sur soi, une difficulté à s’intégrer socialement, l’apparition de phobies ou une humeur dépressive. D’autres symptômes plus graves exigent une prise en charge rapide comme une profonde dépression, un comportement paranoïaque, des crises de panique et d’angoisse ou bien des risques suicidaires.
Au niveau physique des réactions somatiques peuvent également apparaître, au niveau cutané, allergique, respiratoire ou cardiaque. L’individu se trouvant fragilisé par un stress excessif, peut également se déclencher certaines maladies plus ou moins graves, comme des ulcères, des cancers, ou des infarctus.
7/ Décrits nous tes activités :
En dehors de mon travail de coaching avec mes clients, j’organise des réunions d’information pour la communauté francophone vivant dans ma région (San Francisco), autour de sujets leur permettant une meilleure intégration, comme l’explication de l’éducation aux États-Unis ou bien la vie avec des adolescents.
J’ai écrit quelques articles sur le thème de l’expatriation (articles que l’on peut trouver sur mon website).
Je travaille actuellement sur l’écriture d’un ouvrage sur les dessous psychologiques de l’expatriation. Les répercussions sur l’équilibre individuel et socio-professionnelles y seront traitées.
Dans mon temps libre, je profite au maximum de ma famille et de la région magnifique dans laquelle nous avons la chance de vivre. Je me consacre également à quelques activités artistiques (peinture, modelage) et sportives (natation, marche).
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Un grand merci Magdalena.
Retrouvez Magdalena sur son site : Intelligence-Nomade
Je vous invite à lire l’article que j’ai écrit sur Magdalena Chaland sur mon autre blog, lors de la sortie de son livre : Réussir sa vie d’expat 
Vous avez aimé cet interview : vous aussi, vous intervenez dans le domaine de la santé, du bien être,  et vous souhaitez vous faire connaître : demandez une interview en me contactant.

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