Ces additifs cancérogènes E471, E407, E450 et E500

Vous avez peut-être lu les journaux français en février, qui mettaient en avant une nouvelle étude qui venait parler de ces additifs cacérogènes. C’est une étude française réalisée sur plus de 90 000 participants, qui reportent que la consommation de certains émulsifiants est associée à un risque plus élevé de cancer.
Marqueurs de l’alimentation transformée, ils viennent grossir la liste des additifs.


« Une madeleine moelleuse comme si elle avait été préparée le jour même, un yaourt qui se conserve des semaines sans que son goût soit altéré, une glace qui ne fond pas trop vite même en plein été. Tout cela est rendu possible grâce à l’ajout d’émulsifiants lors du processus de fabrication industrielle : ces additifs permettent de rendre ces aliments ultratransformés plus appétissants et de stabiliser dans le temps leur goût et leur texture. » Extrait de l’article du Monde, du 13 février 2024 : Des additifs alimentaires associés à un risque accru de cancer
« Par exemple, les chercheurs ont découvert qu’un apport plus élevé en E471 – des mono- et diglycérides d’acides gras – augmente le risque de cancers de 15 %, et plus particulièrement celui du sein (24 %) et de la prostate (46 %). Certains additifs ou groupes d’additifs (E407 et E407a, E450, E440 et E500) ont été associés à un risque accru de cancer du sein – en particulier chez les femmes préménopausées pour les trois derniers. »

Si en France et en Europe, les additifs sont codés de façon logique avec la lettre E suivie de 3 chiffres, il n’en est rien aux Etats-Unis. Voyons voir à quoi ils correspondent.

Les additifs E400 – les agents de texture

Ces additifs, codés dans les E400, aggissent sur la texture de l’aliment.

  • Les émulsifiants agissent sur la stabilité d’une émulsion (typiquement, la mayonnaise est une émulsion),
  • Les épaississants agissent sur la viscosité d’un mélange.

Le E471

Parmi les émulsifiants, les plus utilisés, figure le fameux E471, soient les monoglycérides et diglycérides d’acides gras (monoglycerides and diglycerides of fatty acids).

–> On les trouve principalement dans les produits de boulangerie, mais aussi confitures, boissons alcoolisées, céréales transformées, huiles, crèmes, pâtes, cacao, produits à base de chocolat, aliments infantiles.

A côté d’être présumés cancérogènes, ils pourraient aussi augmenter la perméabilité intestinale et favoriser ainsi des maladies autoimmunes, des allergies et des maladies inflammatoires de l’intestin. Cela a été prouvé chez l’animal. Ils sont particulièrement à éviter en cas de maladies autoimmunes, de maladies digestives et de diabète.

Les E407 et E407a

La carraghénane, raffinée (E407) ou semi-raffinée (E407a), est traditionnellement utilisée pour lier l’eau et donner de la texture à un système alimentaire cuit. La carraghénane, raffinée (E407) ou semi-raffinée (E407a), est traditionnellement utilisée pour lier l’eau et donner de la texture aux aliments cuits.

A noter, la carraghénane est autorisée dans les produits organic. (Peut-on espérer que cela soit retiré de la liste des additifs autorisés dans l’alimentation organic ??? à suivre)

C’est en effet un produit d’origine naturel, puisqu’il est produit à partir d’algues rouges. Or il est connu depuis longtemps, que cet additif provoque des ulcérations de la paroi intestinale. Et donc cette dernière étude démontre un effet possiblement cancérogène.

–> On le retrouve dans les laits déshydratés, les crèmes, les yaourts allégés, les confitures, les préparations infatiles, les laits végétaux.

Pour les E440, E450 et E500

L’étude reporte les corrélations suivantes : des risques plus élevés de cancer du sein préménopausique ont été associés à des apports très élevés de diphosphates (E450), de pectines (E440) et bicarbonate de sodium (E500).

–> On retrouve des diphosphates dans les céréales transformées, le pain, et produits de boulangerie, les produits à base de poissons, de viande, de pommes de terre, de fruits et de légumes.

Concernant les pectines, on les retrouve à l’état naturel et tout comme la cellulose, elles sont des fibres. Cela peut paraitre contre intuitif, mais sous la forme d’additif, les pectines sont extraites de leur matrice et donc, l’aliment est désutructuré. Ce qui pourrait expliquer ces résultats. Pour les phosphates, il est reconnu, que ceux-ci, en excès, peuvent augmenter les risques cardio-vasculaires, aggraver l’insuffisance reinale et augmentent les risques de fragilisation des os.

Conclusion

Attention, si pour les deux premiers, les faiseaux de preuves semblent solides, la conclusion ne peut pas forcément être la même pour les 3 derniers, car il s’agit-là de prises plus importantes.

En tout état de cause, il est toujours mieux de réduire sa prise d’aliments transformés.


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Sources :

  • Article du Monde daté du 13 février 2024 : Des additifs alimentaires associés à un risque accru de cancer. disponible sur : https://www.lemonde.fr/sante/article/2024/02/13/sante-des-additifs-alimentaires-associes-a-un-risque-accru-de-cancer_6216375_1651302.html?random=1194245031
  • Etude Nutrinet : Sellem L, Srour B, Javaux G, Chazelas E, Chassaing B, Viennois E, Debras C, Druesne-Pecollo N, Esseddik Y, Szabo de Edelenyi F, Arnault N, Agaësse C, De Sa A, Lutchia R, Huybrechts I, Scalbert A, Pierre F, Coumoul X, Julia C, Kesse-Guyot E, Allès B, Galan P, Hercberg S, Deschasaux-Tanguy M, Touvier M. Food additive emulsifiers and cancer risk: Results from the French prospective NutriNet-Santé cohort. PLoS Med. 2024 Feb 13;21(2):e1004338. doi: 10.1371/journal.pmed.1004338. PMID: 38349899; PMCID: PMC10863884. disponible sur : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10863884/
  • Anne Laure Denans, Le Nouveau Guide des additifs, Vergèze, 2018, 281p

 

 

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