Aux US, 50% des enfants ont une maladie chronique !

Je sais, cette affirmation est choquante et m’a aussi interpelée : aux Etats-Unis, 50% des enfants ont une maladie chronique.

Bien sûr, je n’ai pas lancé cette affirmation sans en vérifier la source et surtout la véracité. Mais j’ai posté cette affirmation sur ma page Facebook et le post a suscité de très nombreuses réactions, alors j’ai voulu y revenir sur mon site pour bien expliquer ce qui se passe.

Quand j’ai entendu cette affirmation, c’était par un médecin holistique vivant dans la Baie de San Francisco, lors d’un sommet de praticiens spécialistes de l’enfance. J’ai bien sûr sursauté et essayé de comprendre. Je revenais aussi d’un field trip où j’avais accompagné la classe de mon fils à un voyage scolaire dans la Cité de la Science. Un moment intéressant mais c’est vrai que lors de cette journée, j’avais eu tout le loisir d’observer les enfants du niveau de 5th grade (équivalent CM2).

maladie chronique chez l'enfant

Mon observation

Ce qui m’a le plus frappée était de voir que parmi cette centaine d’enfants, il y avait bien sûr, certains enfants obèses, mais surtout plusieurs filles et plusieurs garçons qui faisaient bien plus que leur âge : des garçons de 11 ans, déjà très grands et ressemblant à des adolescents de quinze ans. Du côté des filles, nous étions pas en reste avec des filles faisant aussi bien plus que leurs 11 ans.

Après, j’ai vu des enfants, et la grande majorité, à vrai dire, incapables de fixer leur attention, plus de 2 minutes sur un sujet précis, des gamins tout le temps en mouvement, ayant du mal à rester tranquille, courant d’une activité à une autre sans se fixer vraiment.

A l’heure du pique-nique, c’était encore bien pire. Sur la centaine d’enfants, seuls 3 enfants avaient des fruits. Mais la plupart avaient des paquets de gâteaux, des « snack fruits », des bonbons, des cookies, des chips et éventuellement un sandwich de peanut butter, jelly. Aucun n’avait un pique-nique structuré.

Les faits

On assiste depuis 40 ans à une augmentation presque exponentielle des affections chroniques chez les enfants. D’après cet article, c’est 43% (32 millions) des enfants américains qui souffrent de 20 maladies chroniques et quand on rajoute, surpoids, obésité et enfants à risque pour un retard de développement, on arrive à un pourcentage de 54,1% des enfants.

Les chiffres qui font peur

Alors, bien sûr, on peut se dire qu’il y a un meilleur diagnostic qu’avant, mais les chiffres tels qu’ils apparaissent sont quand même significatifs d’une augmentation.

  • Pour l’autisme, l’augmentation est significative puisque le taux est passé de 1 pour 10 000 à 1 pour 50 en 2015, (*)
  • L’asthme affecte 1 enfant sur 8 avec plus particulièrement 1 enfants sur 6 chez les African American.
  • Un enfant sur 3 est en surpoids ou obèse.
  • Un enfant sur 30 est diagnostiqué avec une dépression infantile.
  • 10% des enfants souffrent de ADD/ ADHD (1 garçon sur 5) (Attention Deficit Disorder et Attention Deficit Hypractivity Disorder).
  • 17% ont des problèmes d’apprentissages.
  • 1 enfant sur 17 a une allergie alimentaire mortelle.

A cela, dans les maladies chroniques, il faut rajouter les affections comme les allergies, les deux types de diabètes, les maladies de la peau, les maladies digestives comme la maladie de Crohn, qui est une maladie auto-immune….

Dans toutes ces maladies, la piste génétique a souvent été avancée et si elle est bien sûr toujours valide, il n’empêche qu’un facteur nouveau doit être considéré.

Qu’est ce que ces maladies ou symptômes ont en commun ?

Face à cette explosion de maladies chroniques, il est important de comprendre, que la plupart de ces maladies ont des points communs : des conditions inflammatoires, un stress oxydatif, des perturbations endocriniennes, des dérégulations du système immunitaire. Bien sûr, ces pathologies étaient présentes avant, mais l’incidence ayant augmenté à une vitesse vertigineuse, il est important de se poser et trouver une explication. On trouvera toujours des causes génétiques pour certains enfants, mais il est important de comprendre que cette explosion est aussi dû à un autre facteur.

2 points sont à souligner et dans le post facebook ci-dessus, vous avez été nombreux à pointer un élément et une cause, mais pas l’autre, la principale cause.

Le premier, est bien sûr l’alimentation.

Une déficience en nutriments essentielles

Cette alimentation sur-transformée amène à un certain degrés une déficience en nutriments essentiels au développement harmonieux de l’enfant. Cet élément est un élément majeur dans l’augmentation de ces maladies chroniques et on se rend compte, que quand on commence à adresser ce problème, en modifiant l’alimentation dans un premier temps, mais aussi en ajoutant certaines vitamines, certains troubles commencent à régresser.

Trop de sucre

On ne reviendra pas sur le fait que manger trop sucré entraîne une acidification et une inflammation chronique de l’organisme, tout en stimulant de façon continue la production d’insuline, amenant à terme à une résistance à l’insuline qui entraine une augmentation des taux circulant de glucose, puis à un diabète de type 2 (le type 1 ayant un mécanisme et surtout des causes différentes : causes génétiques et environnementales).

Et les additifs

D’autre part, cette alimentation transformée est riche en de nombreux produits chimiques tels colorants, conservateurs, exhausteurs de goûts … etc

Certains sont impliqués directement dans des pathologies comme l’autisme. Certains ont démontré une activité carcinogène. Les exhausteurs de goûts sont aussi directement incriminés dans l’aggravation de l’autisme.

Et enfin les pesticides

Et là, se rejoignent les deux causes qui sont incriminées. Les résidus de pesticides présents sur les fruits et légumes que nous consommons mais aussi dans l’eau que nous buvons, sont directement incriminés. Leur toxicité n’est plus à démontrer : après être neuro-toxiques, ils sont aussi carcinogènes et perturbateurs endocriniens.

La seconde cause mais qui englobe la première : le bain toxique dans lequel nous vivons

Comme, je l’ai déjà mentionné de nombreuses fois sur ce blog, nous baignons dans un environnement de plus en plus toxique. En 50 ans, nos conditions de vie se sont peut-être améliorées mais la qualité de notre environnement s’est détériorée. On a vu ces 50 dernières années, le nombre de maladies chroniques augmenter considérablement. Dans ce bombardement de produits non naturels, les enfants sont les plus sensibles et vulnérables, car ils sont en devenir, mais aussi parce-que proportionnellement, ils respirent plus et boivent plus.

Ce bombardement est à tous les niveaux : au niveaux de l’alimentation comme nous venons de le voir, mais aussi au niveau de l’eau que nous buvons, de l’air que nous respirons et des produits en contact avec notre peau. Ce sont des produits qui croisent notre route alors qu’ils ne le devraient pas : comme les métaux lourds, les pesticides etc, mais ce sont aussi cette masse considérable de produits rajoutés dans nos cosmétiques, nos produits ménagers, les surfaces des meubles et les peintures sur les murs.

La question est maintenant :

quelles sont les solutions ? Est-ce un combat perdu d’avance ? 

Non, il est encore temps d’inverser la tendance et de nombreux travaux en recherche indiquent, qu’il est possible, d’agir et contrôler certains paramètres pour diminuer l’impact de ces toxines et ainsi de certaines de ces maladies.

De nombreux médecins tirent la sonnette d’alarme mais, certains ont réussi aussi à inverser certaines de ces maladies grâce à des protocoles très strictes, la plus part du temps, non médicamenteux. En attendant, à votre échelle, vous pouvez commencer à agir : en passant le plus possible à l’organic, en sélectionnant vos produits cosmétiques (J’ai rassemblé dans cette page, des produits qui sont dénués de produits chimiques dangereux), en faisant vous même vos produits ménagers ou en passant à des produits Verts … De nombreuses études commencent à montrer que seulement quelques jours après avoir laissé des produits contenant des parabens par exemple, les taux sanguins de ces perturbateurs endocriniens commençaient déjà à baisser significativement.

Dans le passé, les chercheurs ont beaucoup porté l’emphase sur la génétique, et peu d’attention sur l’environnement, et les styles de vie. L’interaction gènes-environnement est une discipline qui émerge. Les chercheurs portent leur attention désormais, sur des mécanismes de guérison pour freiner l’évolution de ces maladies chroniques en augmentant l’alimentation saine, réduisant le stress et l’exposition aux toxines.

Notes (*)

La définition de l’autisme en Europe et aux Etats-Unis, n’est pas tout à fait la même et semble englober un champ plus large de pathologies : cf la définition donnée par le CDC : on parle ici de Autism Spectrum Disorder (ASD)


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Sources :

  • A National and State Profile of Leading Health Problems and Health Care Quality for US Children: Key Insurance Disparities and Across-State VariationsChristina D.BethellPhD, MBA, 
  • http://www.whatsonmyfood.org/index.jsp
  • Adebayo O, Willis GC. The changing face of diabetes in America. Emerg Med Clin North Am. 2014;32(2):319-27.
  • Akinbami LJ, Liu X, Pastor PN, Reuben CA. Attention deficit hyperactivity disorder among children aged 5-17 years in the United States, 1998-2009. NCHS Data Brief. 2011(70):1-8.
  • Atladottir HO, Gyllenberg D, Langridge A, Sandin S, Hansen SN, Leonard H, et al. The increasing prevalence of reported diagnoses of childhood psychiatric disorders: a descriptive multinational comparison. Eur Child Adolesc Psychiatry. 2015;24(2):173-83.
  • Barrett B. Substantial lifelong cost of autism spectrum disorder. J Pediatr. 2014;165(5):1068-9.
  • Bland J. The disease delusion conquering the causes of chronic illness for a healthier, longer, and happier life. New York, NY: HarperWave,; 2014.
  • https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16644012

4 réflexions sur “Aux US, 50% des enfants ont une maladie chronique !”

  1. Bonjour Isabelle
    Merci et très intéressant comme toujours.
    Pourrais tu stp préciser dans la rubrique « trop de sucre » que cela amène à un diabète de TYPE 2. Mon fils a un diabète de type 1 depuis ses 11 mois, et les familles d’enfants diabétiques de type 1 se battent quotidiennement pour expliquer que NON le diabète de type 1 n’est pas cause par une surconsommation de sucre contrairement au type 2. Le type 1 est une maladie autoimmune que tu décris très bien par ailleurs c’est à dire mélange de terrain génétique et facteur environnemental (virus ? Perturbateur endocrinien ?). Bref c’est un détail mais cela compte tellement pour nos enfants qui n’ont pas à être stigmatisés. Pour ce qui est du type 1 (je ne parlerai pas pour les autres maladies autoimmunes que je connais) sa croissance est exponentielle en Europe aussi, en particulier chez les moins de 5 ans.

    1. Isabelle Guglielmi

      merci pour ton commentaire : tout à fait, je vais le préciser : tu as tout à fait raison et tu fais bien aussi de préciser que les causes génétiques et environnementales sont liées. Je trouve qu’en plus, l’exemple du diabète de type 1 est très révélateur. Autant on peut argumenter qu’il y a plus de ADHD par un meilleur diagnostic, autant, avec un diabète de type 1, il n’y pas photo, c’est tout à fait mesurable : cette augmentation est très préoccupante car c’est une maladie qui demande une constante surveillance et à vie. Par contre, ce qui différencie les US de l’Europe, c’est que les normes sont beaucoup plus laxistes et que l’on est en présence d’un nombre beaucoup plus importants de produits toxiques. (pesticides bannis en Europe et pas aux US, liste noire des produits interdits dans les cosmétiques se résumant à peau de chagrin … etc

  2. L’article est très intéressant. A-t-on une idée de l’évolution de ces symptômes et maladies en France par exemple, afin de pouvoir comparer et évaluer si la tendance est Generale (je ne serais pas surprise si cette tendance était bien évidemment bien plus exponentielle ici aux États Unis …)?

    1. Isabelle Guglielmi

      Bonjour merci Alors je suis allée chercher et j’ai trouvé un rapport de Santé publique, sur l’état de santé de la population. Les chapitres sur les enfants se comptent sur le bout des doigts. On note quand même une augmentation de l’obésité chez l’enfant d’une période à l’autre : la tendance est à l’augmentation mais pas de façon exponentielle. Autre maladie chronique, on nous parle de cancer qui concerne : 1 enfant sur 400. L’évolution du nombre de décès par an de 2000 à 2012 semble stable, mais cela peut être du à une diminution de la mortalité et non du nombre de cancer. Donc je n’ai pas vraiment d’éléments pour conclure mais je ne vois pas un chiffre aussi important dans ce rapport ( http://invs.santepubliquefrance.fr/publications/etat_sante_2017/ESP2017_Ouvrage_complet_vdef.pdf ) et je ne vois pas surtout d’élément pour dire qu’il y a une croissance exponentielle sur un ensemble de maladies chroniques.

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